KMAIR*

Un espion britannique en disgrâce est nommé à Panama. Faute d'informations, il invente des ragots politiques...

Produit, écrit et tourné au nez et à la barbe de la Columbia par deux artistes aussi singuliers que le réalisateur John Boorman et le romancier John Le Carré, The Tailor of Panama est ...riche en plaisirs de narration, de mise en scène et d'interprétation. Après le polar, l'heroic fantasy, le fantastique ou le film historique, voilà John Boorman sur un nouveau terrain : le film d'espionnage. Une fois de plus, avec la complicité de John Le Carré, auteur du roman initial, il impose sa marque sur un genre ultracodé en narrant les périples de deux personnages à la recherche d'eux-mêmes, tout en proposant un regard ironique sur notre monde et celui de l'espionnage. C'est enlevé, efficace et intelligent. On jubile d'autant plus qu'on ne savait guère le réalisateur d'Excalibur, de La Forêt d'émeraude ou de Délivrance capable d'un tel humour. Et quelle jubilation de retrouver ces comédiens ! Geoffrey Rush – Oscar du meilleur acteur en 1996 pour Shine – dans le rôle titre est éblouissant de veulerie et de duplicité. Quant à Pierce Brosnan, il effectue une audacieuse entreprise de démolition, en incarnant un James Bond aux antipodes de son modèle : cynique, sadique et obsédé sexuel. Sans oublier Jamie Lee Curtis qui, après True Lies, est décidément abonnée aux rôles d'épouse d'espion, tandis que Brendan Gleeson – The General de Boorman – compose un excentrique révolutionnaire.